Iolaos 

par Ignazio Caloggero

Héraclès et Iolaos. Mosaïque du XNUMXer siècle avant JC, exposée au Nymphée d'Anzio à Rome

Page de référence : Répertoire des cultes et des mythes

Le mythe est lié à celui de Héraclès (Hercule)

Origines du mythe

Iolaos était un ancien héros thébain, son culte s'étendit à Athènes, où il subit une transformation en étant rétrogradé au rang de neveu d'Héraclès (fils de son demi-frère Iphiclès) à qui il liera son destin de fidèle compagnon dans presque toutes ses aventures. Iolaus est devenu le conducteur du char de guerre d'Héraclès, remportant également la course de chars lors des premiers Jeux Olympiques établis par Héraclès. Iolao fut envoyé par Héraclès pour coloniser la Sardaigne avec les Tespides (les fils qu'Héraclès avait eu des filles du roi Thespes).

Une fois la colonisation de la Sardaigne achevée, Ioalo fit venir Dédale de Sicile et lui fit construire de nombreux ouvrages appelés "Dedaleia". . Le fait qu'un des peuples indigènes de Sardaigne s'appelait Iolei témoigne du culte d'Iolao en Sardaigne.

Avant son retour de Sardaigne en Grèce, Ioalo retourna en Sicile où il vécut longtemps.

Ioalo fut fidèle à Héraclès même après sa mort, c'est lui qui tua Eurysthée qui persécutait les Héraclides (les fils et descendants d'Héraclès). Pour l'occasion, Héraclès lui-même, devenu désormais divinité et Hébé, lui donna force et jeunesse.

Le mythe en Sicile

On retrouve Ioalo en Sicile, aux côtés d'Héraclès et à Agira, un temple qui lui est dédié fut construit à la demande d'Hercule. Diodore de Sicile (Lib. IV.24) raconte comment, sur ordre d'Hercule lui-même, à Agira, ils étaient offerts chaque année à Iolaus, et qu'il était vénéré comme un dieu à qui les jeunes sacrifiaient leurs cheveux, après les avoir laissés pousser dès leur naissance.

Diodore de Sicile raconte également comment les jeunes qui n'accomplissaient pas les sacrifices habituels en l'honneur d'Iolaus, perdirent la parole et devinrent semblables aux morts, tandis que ceux qui, déjà malades, honorèrent Iolaus de leurs propres sacrifices, reprirent des forces en se remettant de leurs maux.

Syncrétisme religieux

Ciaceri raconte comment, dans les temps modernes, Agira a l'habitude de sacrifier ses cheveux à saint Philippe (le saint patron de la ville) qui, de manière syncrétique, a remplacé Iolao, le fidèle ami d'Héraclès. .

Saint Philippe né en Thrace, région des Balkans vers la fin du Ve siècle. Il était prêtre et exorciste et fut envoyé pour accomplir son œuvre en Sicile. Il devint célèbre pour ses miracles et notamment pour sa fonction d'exorciste. Saint Philippe mourut à l'âge de 63 ans, le 12 mai d'une année indéterminée, dans la seconde moitié du VIe siècle. Une église puis un monastère furent construits sur le lieu de sa mort. Agira prit le nom de S. Filippo d'Agira, nom conservé jusqu'en 1939, année où elle fut à nouveau désignée uniquement sous le nom d'Agira. Outre Agira, le Saint est particulièrement vénéré à Calatabiano et la fête qui lui est dédiée est racontée par Pitrè .  

Fazello raconte, de manière extrêmement détaillée, sa visite à Agira, qui eut lieu en 1541 à l'occasion de la fête de Saint-Philippe et les miracles dont il fut lui-même témoin, en particulier les miracles de Saint-Philippe et les exorcismes de masse. qui a eu lieu pendant sa fête.

« C'était l'année MDXLI à Argira, le jour qui est la fête de San Filippo, où j'étais allé avec beaucoup d'autres pour la dévotion, j'ai découvert que près de deux cents femmes pleines d'esprit y avaient été amenées. Et c'était une chose merveilleuse de voir comment ils, non pas seuls, mais poussés par le diable, faisaient mille choses folles en poussant des voix et des cris plus qu'humains et plus horribles, et comment sans aucune honte ils jetaient leurs vêtements, oui, ils se sont ébouriffés, ont grincé des dents, se sont tordus la bouche et les yeux, ont expulsé la mousse de leur bouche, ont levé les bras avec une grande force et ont soulevé tout leur corps vers le haut, ont épaissi leur langue, leur gorge et leurs veines, et ont finalement montré dans toute la personne une fureur inouïe et très grande. J'en écoutais qui parlaient en langue grecque, d'autres en langue latine, et d'autres prononçaient très parfaitement la langue sarrasine, et leur langage était si net et si délicat, qu'on n'aurait peut-être pas pu entendre cela chez ceux qui avaient parlé. j’ai passé beaucoup de temps à faire paraître ces langues.

Si les jeunes étaient réveillés de leur sommeil mortel par des prières à Iolaus, saint Philippe a le pouvoir de réveiller les gens à l'heure précise qu'ils souhaitent.

« Ils n'ont qu'à lui réciter d'abord un paternoster et la prière suivante, où l'heure indiquée par le dévot est marquée de points :

Sal Filippo d'Argirò

Iu dormu e vui non;

Je dors et tu regardes,

Demain à …. Tu me dupes"

Extrait du Livre "Mythes de la Sicile antique »   par Ignazio Caloggero ISBN:9788832060157 © 2022 Centro Studi Helios srl

Diodore de Sicile. gratuit IV. 30. Le terme « Dedaleia » fait aujourd'hui référence aux tours nuragiques de l'âge du bronze encore visibles en Sardaigne.

Le peuple des Iliei (ou Iolei) était un peuple nuragique (II millénaire avant JC) du centre-sud de la Sardaigne.

Ciaceri Emanuele : Cultes et mythes de la Sicile antique p. 287

Joseph Pitre. Fêtes patronales en Sicile XXIV

Tommaso Fazello : Les deux décades de l'Histoire de la Sicile. Premier Déca, Dixième Livre

Joseph Pitre. Fêtes patronales en Sicile XXIV

 

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