Mythes et légendes cultes de la Sicile antique
3.8 Athéna (Minerve) 

Origines du mythe

La déesse, identifiée au romain Minerva, est la fille de Zeus et Métis. Zeus dévoré la pauvre Meti quand elle était enceinte de Athena, recommandé par Uranus e Gaia qui lui a révélé que si Meti donnait naissance à une fille, un fils naîtrait alors d'elle qui enlèverait le commandement du ciel. Zeus a pris la tâche d'effectuer lui-même la gestation. Quand le moment de l'accouchement est venu, elle a obtenu de l'aide Efesto, qui a pratiqué ce qu'on pourrait appeler une césarienne très particulière: en effet, d'un coup de hache bien dirigé, il a fait sortir Athéna de la tête de Zeus. La déesse, qui était déjà adulte et bien armée, poussa dès sa naissance un cri de guerre qui retentit sur la terre.

Athéna est considérée comme la déesse de la guerre mais, contrairement à Ares, violent et sanguinaire, il exige de ses protégés (dont Ulysse, Hercule, Achille et Jason) pas la force physique brute mais des actions, le résultat de réflexions et de raisonnements tactiques. Ce n'est pas un hasard si dans le monde grec, elle est également considérée comme la déesse de la raison. Le nom de la mère, Meti, en fait, peut être traduit par le mot «sens». Le fait que ce soit Athéna qui affronte et bat Ares souligne que la réflexion et la raison l'emportent souvent sur la force brute.

Athéna est également la protectrice des tisserands et des brodeurs, mais son rôle de déesse guerrière est celui qui prévaut. Elle est représentée avec un casque sur la tête, armée d'une lance et d'un bouclier et habillée de l'égide (sorte de cuirasse en peau de chèvre). Sur son bouclier, la déesse plaça la tête de Méduse, la gorgone qui avait le pouvoir de transformer quiconque osait la regarder dans les yeux en pierre et qui était tuée par Persée.

Les épithètes d'Athéna étaient innombrables, mais la plus répandue était celle de Pallas (celui qui lance la vente aux enchères). Avec cette épithète, la déesse a assumé des caractéristiques similaires à celles de Demeter, étant également considéré comme le protecteur des champs et de l'agriculture. À Athènes, son culte était le deuxième après celui de Zeus, et le Parthénon.

Athéna est crédité de l'invention de l'huile d'olive et aussi de l'introduction de l'olivier en Grèce. Son animal préféré est la chouette. Ce n'est pas un hasard si ce qui caractérise la chouette, par rapport aux autres animaux, c'est précisément l'œil grand et brillant; et c'est, en fait, dans les yeux bleus de la chouette que se reflète une des caractéristiques d'Athéna, considérée comme la déesse de la clarté et appelée «déesse aux yeux bleus» c'est-à-dire «déesse aux yeux bleus». Dans la langue grecque, les mots hibou et bleu ont un son similaire (glaux = chouette, glauque = bleu).

Pièce athénienne avec la chouette

Athéna est restée vierge et, néanmoins, on lui attribue un fils, qu'elle aurait eu d'Héphaïstos de la manière suivante: elle était allée chercher des armes auprès d'Héphaïstos, un forgeron expert qui utilisait les volcans comme ateliers. Ce dernier, abandonné par Aphrodite après avoir découvert la liaison avec Ares, tomba amoureux d'Athéna; la déesse, cependant, ne voulait pas connaître le vilain Héphaïstos qui, décidé à présent de la posséder, bien que boiteux, se mit à la chasser, la rejoignit et la prit dans ses bras. Mais son désir était si grand que, souffrant peut-être d'une éjaculation précoce, il mouilla une jambe de la déesse avec sa semence. Athéna, un peu dégoûtée, se sécha avec de la laine qu'elle jeta ensuite à terre imbibée de la graine d'Héphaïstos. De la terre, fécondée d'une manière si peu romantique, Erichthonius est né que la déesse a considéré son fils, l'a enfermé dans un coffre, sous la garde d'un serpent, et l'a confié à Aglauro, la fille du roi d'Athènes.

Paris Bordone: Athéna rejette Héphaïstos

Il y avait de nombreuses célébrations en l'honneur de la déesse. Les Panaténée que ils avaient lieu à Athènes chaque année, remplacés, tous les quatre ans, par le grand Panathènes. On dit que ces festivals ont été établis par Erichthonius, le fils d'Athéna. Diverses activités sportives ont eu lieu pendant les célébrations. Un exercice très spécial consistait à sortir et à se déplacer rapidement sur un char en mouvement portant une armure. À la fin de la fête, il y eut une cérémonie nocturne au cours de laquelle, avec une procession solennelle vers l'Acropole, une robe féminine très précieuse fut offerte à Athéna.

Athéna et Erichthonius: Londres, British Museum

Une autre fête, célébrée à Athènes, s'appelait Arréforie, dédié à Athéna Pallas. Au cours de son développement, la prêtresse d'Athéna a livré des objets sacrés et mystérieux à des filles de familles nobles appelées «Arrefore» («porteurs d'objets dont on ne peut parler»), qui avaient pour tâche de les porter tard dans la nuit au sous-sol d'Aphrodite des jardins [1]. Peut-être que les objets sacrés étaient des symboles de fécondité sous forme d'organes génitaux. Cela pourrait être déduit du fait que l'une des cérémonies qui ont eu lieu pendant la Thesmophorie dédié à Déméter et à Perséphone et auquel participaient seules les femmes mariées, il consistait justement à amener en procession aux déesses des objets de pâtes en forme de parties génitales, comme un vœu pour la fertilité des champs.

Aussi à Athènes le Plinterie, des parties de purification dans lesquelles le simulacre de la déesse a été lavé dans la mer.

Le culte en Sicile 

En Sicile, le nom d'Athéna est également lié à Encelade. C'était l'un des géants qui a participé à la soi-disant Gigantomachia, la bataille entre les géants et les olympiens. Pendant la bataille, Encelade a tenté de s'échapper mais la déesse Athéna l'a enterré en le jetant sur l'île de Sicile, un endroit d'où il ne peut plus s'échapper, le mythe raconte que l'activité volcanique de l'Etna provenait du souffle enflammé d'Encelade, tandis que le tremblements de terre lors de tremblements de terre, de son roulement sous la montagne en raison de blessures (mythe similaire à celui de Tifeo)  

Athéna et Encelade (Musée du Louvre)

Agrigento 
Le culte d'Athéna était répandu en Sicile. À Agrigente, il y avait un temple qui lui était dédié au sommet de l'acropole, près de celui de Zeus où l'église chrétienne de Santa Maria dei Greci [2]. En effet, l'église actuelle incorpore les restes d'un temple dorique de 480-460 av.J.-C., peut-être à identifier avec l'Athénaion érigé par Térone en 488 avant JC. De plus, une colline à proximité de la ville a été nommée Rocher d'Athéna, comme Diodorus Siculus se souvient lui-même (lib XIII.85). Il est probable que le culte d'Athéna à Agrigente provienne de Gela, où il a été importé par les colons venus de l'île de Rodi, dans lequel le culte était assez répandu [3].

Église de Santa Maria dei Greci

 
Temple d'Athéna (Athènes)

Camarina
Le culte d'Athéna devait également être répandu en Camarina. En effet, dans les fouilles archéologiques de la ville antique fondée par Syracuse, les restes d'un temple dédié à la déesse, daté du Ve siècle, ont été retrouvés. BC [4].

Plusieurs pièces représentant la déesse ont été trouvées dans de nombreuses villes siciliennes, notamment: Agírio , Alunzio, Caléacte , Erice, Inessa , Lentini, Megara Iblea, Morgantina, Palerme, Solunto, Messine et Lipari.

Camarina (Rg) - Temple d'Athéna

Cathédrale de Syracuse - Vestiges du temple d'Athéna

Syracuse
Un temple très célèbre existait à Syracuse. Ses vestiges sont encore visibles car ils sont incorporés dans la cathédrale de S. Maria delle Colonne. La zone du temple a été découverte à la suite de fouilles commencées au début du siècle près de l'actuelle cathédrale.

Cathédrale de Syracuse

Le temple de style dorique remonte au XNUMXème siècle. AVANT JC. Il en parle beaucoup Guide [8] à propos du pillage effectué par le gouverneur romain Verre. Le gouverneur, un voleur d'art expert, a pillé toutes les décorations en ivoire et les clous d'or qui ornaient les portes de la porte d'entrée. Il a également emporté une grande partie du mobilier intérieur, y compris une série de panneaux peints représentant 27 tyrans, le roi de Sicile et un combat de cavalerie de Agathocle [9]. Le temple a été transformé en mosquée et plus tard en lieu de culte pour les chrétiens qui ont érigé la cathédrale actuelle. Sur le fronton de ce temple, il y avait un bouclier d'or, la dernière chose que les matelots virent en partant avec leurs navires. Une cérémonie était liée au bouclier d'or, au cours de laquelle les marins, partis d'Ortigia, apportaient avec eux un calice plein de fleurs et de substances aromatiques qu'ils jetaient à la mer quand, en s'éloignant, ils virent disparaître le bouclier placé dans le temple. [10] La cérémonie décrite, bien qu'elle se réfère en fait au culte de Dionysos, indiquerait qu'Athéna, ainsi que Poseidone (le dieu de la mer), a en quelque sorte assumé le caractère de protecteur des marins. Et en effet, en Grèce, les cultes d'Athéna et de Poséidon étaient souvent liés [11].

Cathédrale de Syracuse - Vestiges du temple d'Athéna

Selinunte
La présence du culte à Selinunte serait démontrée par plus d'un élément: de la «grande table Selinuntina», dans laquelle le nom de la déesse est également mentionné; d'une métope maintenant conservée au Musée Archéologique National de Palerme, représentant Athéna; du fait que le temple de Selinunte, actuellement appelé simplement temple D, était probablement dédié à Athéna.

Termini Imerese
Le culte devait également être présent à Termini Imerese, où une tête d'Athéna a été trouvée, maintenant conservée au musée archéologique de Palerme [12]. Dans cette localité, par ailleurs, les restes du temple dédié à Athéna et maintenant appelé temple B [13] sont encore visibles.

Gela
A Gela, les restes de l'Athénaion sont encore visibles, où une tête d'argile de hibou a été trouvée, l'animal sacré d'Athéna, maintenant conservé au musée de Syracuse. Le temple est du VIe siècle. BC mais il a été construit sur un autre temple plus ancien, probablement du XNUMXème siècle. BC, et la tête fictile appartient à ce dernier.

 Cela montrerait que ce dernier devait aussi être dédié à Athéna. Il a été détruit vers la fin du XNUMXème siècle. Avant JC puis remplacé par le temple dorique dont de grandes traces subsistent.

Syncrétisme religieux

 L'avènement de la religion chrétienne signifie que le culte d'Athéna est devenu une partie, avec les cultes de Déméter, Aphrodite et Isis, de cette équipe syncrétique qui a amené les cultes des principales divinités féminines dans celui de la Madone. À Agrigente, l'église de S. Maria dei Greci et à Syracuse celle de S. Maria delle Colonne, ont été construites sur les lieux qui abritaient les temples dédiés à la déesse. En Grèce, Athéna a été identifiée à l'Iranienne Anahita (qui en iranien signifie «l'immaculée» [14]), dont la fête est tombée le 15 août, la même date à laquelle la Madone est célébrée.

[1] Pausanias Lib. I.27,3.

[2] Sabatino Moscati: La civilisation méditerranéenne p.113.

[3] Diodorus Siculus lib V.58

[4] Filippo Coarelli et Mario Torelli: Sicile «Guides archéologiques Laterza» p.208.

[5] Aussi connu sous le nom d'Agyrion, c'était la patrie de l'historien Diodorus Siculus qui y est né au début du XNUMXer siècle avant JC. On prétend qu'il est situé sous la ville moderne d'Agira, entre Leonforte et Regalbuto.

[6] Ce serait la ville fondée par Ducezio revenu de Corinthe, où il avait été en exil après sa défaite en 451 avant JC par les Syracusans. Le site doit correspondre à celui de l'actuelle ville de Caronia, dans la province de Messine, à peu près à mi-chemin entre Cefalu 'et Capo D'orlando.

[7] La ​​ville sicilienne ne devait pas être très loin de Centuripe; cités par les historiens Tucidide et Diodoro, les mercenaires chassés de Catane, de la coalition formée par les Siculi de Ducezio et de Syracuse, s'y réfugièrent. Les mercenaires ont transformé son nom en Etna, une appellation qu'ils avaient auparavant également donnée à Catane lorsqu'elle était sous leur contrôle.

[8] Cicéron, Verrine, II.IV.122

[9] Agatocle (360-288 BC) est arrivé au pouvoir à Syracuse en 316 BC Il a dominé la vie politique de Syracuse pendant quelques décennies et a pu continuer ce processus d'unification de la Sicile et de l'Italie grecque qui avait été commencé par Dionysus l'ancien. Il a efficacement contré la menace carthaginoise et est mort à 72 ans après 28 ans de règne.

[10] Ciaceri Emanuele: Cultes et mythes de la Sicile antique. p.155

[11] Livre V.58 de Diodorus Siculus

[12] Filippo Coarelli et Mario Torelli: Sicile «Guides archéologiques Laterza» p.28.

[13] Filippo Coarelli et Mario Torelli: Sicile «Guides archéologiques de Laterza» p. 404.

[14] Ambrogio Donini: Une brève histoire des religions p.138

Ignazio Calogero